“When I’m Sixty-Four”: Une Valse Pop Nostalgique des Beatles
“When I’m Sixty-Four” est une chanson des Beatles écrite principalement par Paul McCartney, bien que créditée à Lennon-McCartney. Elle figure comme la neuvième piste de l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, sorti en 1967. “When I’m Sixty-Four” est une chanson légère et nostalgique qui évoque le vieillissement, l’amour, et la vie familiale à travers un arrangement musical inspiré du style music-hall britannique. Marquée par son instrumentation enjouée et ses paroles pleines d’humour, la chanson reflète l’intérêt de McCartney pour les styles musicaux rétro tout en offrant une réflexion douce sur l’avenir et le vieillissement.
L’histoire et la genèse de “When I’m Sixty-Four”
“When I’m Sixty-Four” a été l’une des premières chansons écrites par Paul McCartney, alors qu’il avait environ 16 ans, bien avant que les Beatles ne deviennent célèbres. McCartney l’a composée sur le piano familial, inspiré par son père, Jim McCartney, qui était un pianiste de jazz amateur et un grand amateur de chansons de music-hall des années 1920 et 1930. La chanson a été revisitée et finalisée en 1966, alors que les Beatles travaillaient sur l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band. McCartney a décidé d’inclure la chanson dans l’album en raison de son thème nostalgique et de son style musical unique, qui correspondait à l’esprit éclectique et expérimental de l’album.
Les paroles de “When I’m Sixty-Four” racontent l’histoire d’un homme qui se projette dans l’avenir, imaginant une vie paisible et heureuse avec son partenaire lorsqu’il atteindra l’âge de 64 ans. Des lignes telles que “Will you still need me, will you still feed me, when I’m sixty-four?” capturent l’humour doux et l’anticipation de la vieillesse. La chanson aborde des thèmes d’amour durable, de fidélité, et de vie domestique, tout en évoquant un sentiment de sécurité et de confort familial. L’utilisation de termes et d’images familières comme “rent a cottage in the Isle of Wight” et “doing the garden, digging the weeds” ajoute une touche de quotidienneté et de charme britannique.
L’enregistrement et la production
“When I’m Sixty-Four” a été enregistrée par les Beatles les 6, 8, et 20 décembre 1966 aux studios EMI d’Abbey Road à Londres, sous la direction de George Martin. L’enregistrement de la chanson est caractérisé par son instrumentation unique, qui comprend des éléments de musique de vaudeville et de music-hall, créant une atmosphère légère et rétro.
Paul McCartney prend la voix principale sur “When I’m Sixty-Four,” et sa performance est souvent saluée pour son caractère enjoué et nostalgique. Sa voix, douce et légèrement affectée, correspond parfaitement au ton de la chanson, capturant l’émotion de l’amour durable et de l’anticipation joyeuse du vieillissement exprimée dans les paroles. John Lennon et George Harrison fournissent des harmonies vocales de soutien, ajoutant une dimension supplémentaire à l’arrangement vocal et renforçant l’atmosphère chaleureuse de la chanson.
Musicalement, “When I’m Sixty-Four” est construite autour d’une progression d’accords de style valse en 2/4, qui donne à la chanson une sensation de mouvement léger et de danse. L’utilisation de la clarinette basse et de deux clarinettes, arrangées par George Martin, ajoute une touche d’élégance et de chaleur à l’arrangement, rappelant les styles musicaux des années 1920. La guitare basse de McCartney, la guitare électrique rythmique de Lennon, et la batterie de Ringo Starr créent une base rythmique douce et subtile qui soutient la mélodie et le groove de la chanson.
George Martin a opté pour une production claire et épurée pour “When I’m Sixty-Four,” mettant en valeur les voix et l’instrumentation tout en capturant l’esprit léger et nostalgique de la chanson. L’utilisation subtile de la réverbération ajoute une dimension d’espace et de profondeur à l’enregistrement, renforçant l’émotion sincère et enjouée de la performance vocale.
La publication et la réception
“When I’m Sixty-Four” a été incluse comme la neuvième piste de l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, sorti le 26 mai 1967 au Royaume-Uni et le 1er juin 1967 aux États-Unis. L’album a été acclamé par la critique dès sa sortie, salué comme une œuvre révolutionnaire qui a redéfini la musique pop et le format de l’album concept. “When I’m Sixty-Four” est rapidement devenue l’une des chansons les plus mémorables de l’album, en grande partie grâce à son charme nostalgique et à son approche musicale unique.
Les critiques de l’époque ont salué “When I’m Sixty-Four” pour son caractère léger et son interprétation harmonique riche, reconnaissant la capacité des Beatles à capturer des émotions positives et à créer des compositions qui transcendent les frontières de la musique pop. La chanson a été reconnue comme un excellent exemple de l’évolution de McCartney en tant que songwriter, montrant sa capacité à capturer des émotions sincères et nostalgiques dans un format de chanson pop.
La signification et le style de la chanson
“When I’m Sixty-Four” explore des thèmes de vieillissement, d’amour durable, et de vie domestique, exprimant un sentiment de confort et de sécurité face aux défis de la vieillesse. Les paroles, bien que simples, sont efficaces pour transmettre un sentiment de joie et d’anticipation, capturant l’essence de l’amour et de la fidélité. Ce thème est renforcé par la mélodie enjouée et l’utilisation innovante des clarinettes, qui ajoutent une dimension de chaleur et de nostalgie à l’ensemble.
Musicalement, la chanson est notable pour son utilisation de motifs mélodiques rétro et de progressions harmoniques douces, créant un son riche et engageant qui est à la fois apaisant et optimiste. L’influence de la musique de vaudeville et de music-hall est évidente dans la structure harmonique de la chanson, mais McCartney et les autres membres des Beatles y ajoutent leur propre sensibilité pop, créant un morceau unique qui se démarque dans leur catalogue.
Le passage à la postérité
Aujourd’hui, “When I’m Sixty-Four” est largement reconnue comme l’une des chansons les plus emblématiques des Beatles et un classique de la musique pop, exemplifiant leur capacité à créer des morceaux qui sont à la fois dynamiques et émotionnellement engageants. Elle est célébrée pour son arrangement harmonique riche, son ambiance chaleureuse, et son utilisation innovante de clarinettes, qui capturent parfaitement l’esprit des Beatles à une époque de transition vers des compositions plus sophistiquées et expérientielles.
La chanson continue d’être revisitée par les fans et les musiciens comme un exemple de l’innovation musicale de Paul McCartney et de sa capacité à capturer des émotions nostalgiques dans un format pop sophistiqué. Elle est également reconnue pour son rôle dans l’évolution musicale du groupe, montrant leur volonté d’explorer de nouveaux sons et de nouvelles idées tout en restant fidèles à leur style unique.
En conclusion, “When I’m Sixty-Four” est bien plus qu’une simple chanson pop; elle est une démonstration de la croissance des Beatles en tant qu’artistes, capables de capturer l’esprit de la nostalgie et de l’amour durable tout en explorant des thèmes plus profonds et plus universels. La chanson reste une pièce importante de leur héritage musical, capable de captiver et d’inspirer des générations d’auditeurs avec son émotion sincère, son style harmonique riche, et sa capacité à capturer l’essence de la vie et de l’amour à travers les années.
Sommaire
Information sur la chanson :
- Crédits: Lennon / McCartney
- Durée: 2:37
- Producteur: George Martin
- Ingénieur: Geoff Emerick, Phil McDonald, David Harrie
Les paroles de la chanson
When I get older losing my hair
Many years from now
Will you still be sending me a valentine
Birthday greetings bottle of wine
If I’d been out ’til quarter to three
Would you lock the door
Will you still need me, will you still feed me
When I’m sixty-four
You’ll be older too
And if you say The Word
I could stay with you
I could be handy, mending a fuse
When your lights have gone
You can knit a sweater by the fireside
Sunday mornings go for a ride
Doing the garden, digging the weeds
Who could ask for more
Will you still need me, will you still feed me
When I’m sixty-four
Every summer we can rent a cottage
In the Isle of Wight, if it’s not too dear
We shall scrimp and save
Grandchildren on your knee
Vera, Chuck & Dave
Send me a postcard, drop me a line
Stating point of view
Indicate precisely what you mean to say
Yours sincerely, wasting away
Give me your answer, fill in a form
Mine for evermore
Will you still need me, will you still feed me
When I’m sixty-four
La traduction française de la chanson
Quand je serai vieux, que je perdrai mes cheveux
Dans de nombreuses années
M’enverras-tu encore une carte de Saint-Valentin
Des vœux d’anniversaire, une bouteille de vin
Si je sortais jusqu’à trois heures moins le quart
Fermerais-tu la porte
Auras-tu encore besoin de moi, me nourriras-tu encore
Quand j’aurai soixante-quatre ans
Toi aussi tu seras plus vieille
Et si tu dis le mot
Je pourrais rester avec toi
Je pourrais être utile, réparer un fusible
Quand tes lumières sont éteintes
Tu peux tricoter un pull près du feu
Les dimanches matins faire une balade
Faire le jardin, arracher les mauvaises herbes
Qui pourrait demander plus
Auras-tu encore besoin de moi, me nourriras-tu encore
Quand j’aurai soixante-quatre ans
Chaque été, nous pourrons louer un cottage
Sur l’île de Wight, si ce n’est pas trop cher
Nous économiserons et ferons des économies
Des petits-enfants sur tes genoux
Vera, Chuck et Dave
Envoie-moi une carte postale, écris-moi quelques mots
Pour exprimer ton point de vue
Indique précisément ce que tu veux dire
Bien à toi, en train de dépérir
Donne-moi ta réponse, remplis un formulaire
À moi pour toujours
Auras-tu encore besoin de moi, me nourriras-tu encore
Quand j’aurai soixante-quatre ans
L’histoire de la chanson
Paul a composé lébauche de cette chanson sur le piano de sa maison de Forthlin Road, à Liverpool. A cette époque, alors âgé dune quinzaine dannées seulement (aux alentours de 1957-1958) Paul venait à peine de rejoindre son nouvel ami John Lennon au sein des Quarrymen. Les Beatles en jouaient déjà une version en concert durant la période de la Cavern et dHambourg. Cet air se veut directement inspiré de la grande époque du music-hall (dans les années 20 et 30), un ” air de cabaret “, style que le père de Paul, Jim McCartney jouait avec son groupe quand il était plus jeune.
Paul a donc composé cette chanson en hommage à son père. Néanmoins, le fait que Jim ait fêté ses 64 ans lors de la sortie de ” Pepper ” nest quune pure coïncidence.. mais la vie fait bien les choses !
Paul : ” Mon père devait avoir 56 ans lorsque je lai écrite. Lâge de la retraite, en Angleterre, est 65 ans, et jai dû penser que 64 ans était un bon prélude. Mais je crois que jai surtout choisi cet âge pour la sonorité du mot sixty-four “.
Musiciens ayant participé à l’enregistrement
Paul McCartney : voix principale, piano, basse, choeurs
John Lennon : choeurs, guitare rythmique
George Harrison : choeurs
Ringo Starr : cloches, batterie
Robert Burns : clarinette
Henry Mackenzie : clarinette
Frank Reidy : clarinette basse.
L’enregistrement de la chanson
6 Décembre 1966 : enregistrement de 2 prises instrumentale.
8 décembre 1966 : rajout de la piste voix à la prise 2
20 Décembre 1966 : création des prises 3 et 4 par overdubs.
Version finale : prise 4.
“When Im sixty four” est une des premières chansons qui fut mise en boite pour “Sgt Pepper”. Son enregistrement sest déroulé durant le dernier mois de lannée 1966, entre les sessions de ” Strawberry Fiels Forever ” et celles de ” Penny Lane “.
Le travail débuta le 6 Décembre, jour dont les Beatles profitèrent pour enregistrer un message de vux pour les auditeurs de plusieurs radios Londoniennes.
Paul rajouta sa piste chant dans laprès-midi du 8 et une autre piste voix le sera le 20. Pour cette chanson, trois clarinettes et une clarinette basse seront nécessaires.
John Lennon : ” When im sixty-four, cest quelque chose que Paul a écrit à lépoque de la Cavern . On sest contentés dajouter quelques mots du genre ” grandchildren on your knee ” et ” Vera, Chuck and Dave “. Ce nétait quune parmi celles quil avait en attente, quon a tous en fait : une demi-chanson. Et celle-là était une sorte de tube pour nous. On la jouait quand les amplis tombaient en panne, on la chantait au piano “.
La contribution de chacun des Beatles
Paul McCartney : 80 % / John Lennon : 20 %
Les reprises de cette chanson par d’autres artistes
Claudine Longet, Bernard Cribbins, John Denver, Archie & Edith Bunker, Noel Harrison, Keith Beckingham , Symfunny Orchestra, Georgie Fame, Kenny Ball and his Jazzmen
Téléchargements
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